Le col d'Izoard est situé dans le département des hautes Alpes (05) et culmine à 2360m d'altitude. Il fait partie des cols mythiques des Alpes grâce au Tour de France. La course y est passée à 33 reprises et tous les plus grands champions s'y sont illustrés.
Le col est attaché à Louison Bobet et Fausto Coppi qui y ont forgé certaines de leurs plus belles pages victorieuses et qui sont à jamais côte à côte sur cette fameuse stèle dans la mythique Casse Déserte.
La stèle est placée à l'endroit même où Fausto Coppi (vainqueur du Tour de France en 1949 et 1952) est venu applaudir les coureurs du Tour de France et surtout Louison Bobet son grand rival, en 1953 alors que lui même ne participait pas au Tour de France cette année là. Louison Bobet était en plein festival en tête de la course à la sortie de la Casse Déserte et s'avançait vers sa première victoire finale dans le Tour de France (vainqueur en 1953, 1954 et 1955). En passant devant Fausto Coppi, Louison Bobet lui aurait lancé « Merci d'être venu ». 2 grands champions, rivaux, qui se respectaient énormément.
Louison Bobet est probablement le coureur qui a le mieux apprivoisé le col d'Izoard, il y est passé 3 fois en tête en solitaire. Louison Bobet, seul en tête dans le sublime paysage de la Casse Déserte, c'est une photo mythique de l'Histoire du Tour de France.
Lorsque Thévenet a détroné Eddy Merckx dans la fameuse étape de Pra Loup en 1975. C'était la veille de l'étape du col de l'Izoard et je ne sais plus qui lui a dit « Tu ne seras un grand champion que lorsque tu seras passé seul en tête à la Casse Déserte avec le maillot jaune sur les épaules ». Et du coup, le lendemain, Bernard Thévenet a attaqué dans le col de l'Iozard et est passé seul en tête à la Casse Déserte et au sommet.
Parmis tous les coureurs qui sont passés en tête au sommet du col on peut citer outre Louison Bobet 3 fois, Fausto Coppi, Gino Bartali, Sylvère Maes, Nicolas Frantz, Federico Bahamontes tous 2 fois et vainqueurs du Tour de France dans leur carrière.
Dans la liste des coureurs il y a aussi Eddy Merckx, Lucien Van Impe, Henri Pélissier, Philippe Thys, Jean Robic eux aussi vainqueurs du Tour de France et qui sont passés une fois en tête au sommet.
Dans l'histoire récente du cyclisme, c'est dans ce col que Andy Schleck a attaqué en 2011 pour écrire probablement sa plus belle victoire qu'il a remporté au sommet du col du Galibier.
De façon plus géographique, le col d'Izoard se situe dans le massif du Queyras entre Briançon et Guillestre. C'est le col qui permet la liaison entre les Alpes du Nord et les Alpes du Sud. D'ailleurs son paysage et sa végétation ne sont pas tout à fait identique sur les deux versants du col.
Ce col est classé Hors Catégorie et offre de beaux pourcentages sur chacun de ses deux versants.
Profil du versant au départ de Briançon (Nord) :
L'ascension du col de l'Izoard par Briançon est longue de 20 km pour une moyenne de 5,7%. L'ascension peut se découper en deux moitiés égales. La première tranche de 10 kilomètres est la plus facile jusqu'à Cervières. En quittant Briançon il y a environ 3 kilomètres à 6% avant que la route devienne plate pendant environ 2 kilomètres le long de la Cerveyrette. La suite est en faux plat montant jusqu'à Cervières. Sur toute cette partie le paysage n'est pas encore très sec.
A partir de Cervières, c'est partie pour les 10 derniers kilomètres à 7,5% de moyenne. La route entre dans une forêt de pins et la pente reste régulière aux alentours des 8% avec régulièrement des lacets qui permettent de donner du rythme et évite de tomber dans la monotonie du décor. En effet c'est à environ 1,5 km du sommet qu'on sort de la forêt à proximité du refuge Napoléon, pour se retrouver dans un superbe décor minéral. Le dernier kilomètre est un régal pour les yeux.
A noter que sur ce versant il y a une bande cyclable sur une grand epartie de l'ascension.
A la sortie de la forêt :
A environ 1,5 km du sommet (le refuge Napoléon est à gauche de la photo) :
Le refuge Napoléon à 1 km du sommet :
Le final :
Profil du versant au départ de Guillestre (Sud) :
Il s'agit du versant le plus mythique avec la fameuse Casse Déserte à 2,5 kilomètres du sommet.
Mais pour y parvenir il y aura un petit bout de chemin à faire. En effet, l'ascension par ce versant est longue de 31 kilomètres à 5% de moyenne mais les 16 premiers kilomètres ne sont pas très raides et remontent la vallée du Guil dans un superbe décor. La plupart du temps, les pourcentages sont à moins de 5%. Il y a même une légère descente dans les premiers kilomètres. Sur cette partie le côté moins agréable c'est la traversée de 2 tunnels dont le premier assez dangereux car très étroit (2 voitures se croisent très difficilement), en courbe, mal éclairé, bref, il vaut mieux prévoir un éclairage et essayer de partir tôt pour passer à un moment où il y a moins de circulation. Car en été, ça rouel énormément sur cette route et c'est assez pénible à force quand on est en vélo... Le 2e tunnel est en ligne droite et pas hyper long.
La route s'enroule sur des virages à 7% à l'approche de la moitié de l'ascension au niveau du col de l'Ange Gardien (1347m) peu avant la fameuse bifurcation. Cette bifurcation c'est enf ait l'intersection entre la route que l'on suit depuis Guillestre et qui continue tout droit en direction de l'Italie par le col Agnel (2744m) et la route du col de l'Izoard dont les 14,5 derniers kilomètres (la partie difficile) commence sur la gauche.
La remontée des gorges du Guil :
La bifurcation entre le col Agnel et le col d'Izoard :
A partir de là on attaque la partie mythique à 7% du col d'Izoard. Le début de cette partie est encore assez facile avec des pentes irrégulières aux alentours de 6% sur les 3 premiers kilomètres avant de souffler sur un replat sur quelques centaines de mètres. Ensuite la route arrive à Arvieux et là ça se corse sur du 8% sur une ligne droite assez interminable. En plus depuis la bifurcation, la route est exposée en plein soleil sans aucun endroit à l'ombre. Depuis Arvieux, jusqu'à Brunissard, c'est à peu près 4 km de ligne droite entre 8 et 12%, à découvert. C'est une partie qui semble interminable car en plus l'impression visuelle dans la traversée de Brunissard est trompeuse, on a l'impression d'être sur des pentes moins raides et donc de ne pas avancer...
Quelques centaines de mètres (toujours à plus de 10%) après la sortie de Brunissard, on arrive à un virage à droite qui nous fait enfin entrer dans la forêt à environ 7,5 km du sommet. A partir de là, la route va continuer de grimper sur des pentes autour de 9% avec des lacets réguliers qui offrent quelques mètres de replats à chaque fois. Par ailleurs la forêt n'est pas trop dense et permet d'avoir quelques points de vues sur Brunissard, Arvieux et tout ça. C'est assez agréable d'autant plus qu'on sait que la Casse Déserte approche. Cette partie dans la forêt à 9% se poursuit sur 4,5 km jusqu'au moment où dans un virage à droite on sort de la forêt pour déboucher sur....la Casse Déserte. Elle surgit d'un seul coup ! Et là, en général, le cycliste prend une grosse claque tellement c'ests beau. Un parking à l'entrée de la Casse Déserte (au niveau du col de la Platrière à 2220m) permet de profiter du point de vue. Un paysage lunaire gigantesque dans lequel on se sent tout petit, de la rocaille à perte de vue et cette route en corniche qu'on voit avec les cyclistes et les voitures qui paraissent tout petit tellement c'est grand ce décor.
J'y suis passé 1 fois dans le sens de la montée et 2 fois dans le sens de la descente, c'est vraiment magique de rouler dans la Casse Déserte. Un moment à part que je ne suis pas prêt d'oublier.
A l'entrée de la Casse Déserte c'est une descente de 500m qui accueille le cycliste avant de se remettre à grimper en passant devant la fameuse stèle Fausto Coppi – Louison Bobet pour attaquer les 2 derniers kilomètres à 9%.
Ces deux derniers kilomètres s'avalent plus facilement car on sait que le sommet approche, la vue est belle et il y a encore quelques lacets.
Route complètement exposée :
Dans la sapinière :
Brunissard :
La Casse Déserte :
Au sommet on peut apprécier le panorama offert. Une stèle rend hommage au Baron Berge qui a construit la route entre 1893 et 1897.
Un col mythique quoi !
Vue d'ensemble du col avec la stèle :